L'affaire du tableau disparu
François Gabriel de Poligny, Comte de Poligny, seigneur d'Augéa, d'Evans et de Berthelange est âgé de 8 ans lorsque son portrait est peint en 1685 puis accroché dans le château familial d'Evans (Jura).
Le curé des paroisses d'Evans et de Salans signale dans son livre paru en 1987 (Evans & Salans au cours des âges I.P.O Imprimerie Fraisans 39700 Orchamps de Gabriel Pelletier p.26) que le portrait est conservé au musée de Pontarlier, photo à l'appui.
​
Son descendant Hervé Reumont de Poligny entame des recherches à partir du 26 mai 2011 car à sa grande surprise, la Conservatrice du musée de Pontarlier indique ne pas avoir connaissance de ce tableau et qu'il n'a jamais fait pas parti des collections du musée.
L'ancien conservateur et fondateur du musée (en activité à Pontarlier de 1976 à 2008) confirme auprès des autorités ne l'avoir jamais vu.
Pas de trace non plus au musée de Poligny, dans les autres musées de la Région, ainsi qu'au Conservatoire du Patrimoine à Besançon.
​La presse se saisit alors de l'affaire. (« L’Est Républicain » et le « Le Progrès ») et un appel à témoin est lancé sur les réseaux sociaux « Ma Commune.info » et "Facebook" notamment... sans résultat.
​
​​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
​
Les antiquaires, les mairies de la région se mobilisent... sans résultat non plus.
​
Après 9 ans de recherches, le mystère de la disparition du tableau de François Gabriel perdure.
Certaines pistes peuvent néanmoins être écartées:
- La première, celle de la destruction du tableau lors de l'incendie du Musée de Pontarlier en 1995.
- La seconde, celle d'un transfert du tableau du Musée de Pontarlier vers un autre musée.
​
De nouvelles pistes d'investigations s'ouvrent alors:
​
L'une d'elles porte sur le fait que Gabriel Pelletier, l'auteur du livre , aurait repiqué la photo du tableau à partir d'un des ouvrages de sa bibliographie.
Le tableau n'ayant jamais été accroché au musée de Pontarlier; il s'agirait donc d'une erreur de retranscription... ou d'imprimerie.
Pour vérifier cette hypothèse, le contenu de la bibliographie de l'auteur est vérifiée... sans résultat non plus.
​
Un virage dans l'enquête est finalement pris en se rendant en 2020 au village d'Evans et au "château" (l'ancienne dépendance).
Elle permet d'aboutir aux conclusions suivantes :
​
Si aucune preuve formelle ne peut être apportée, une explication cependant fort plausible voie le jour.
Elle repose sur une hypothèse établie selon les éléments suivants :
La photo en noir et blanc publiée dans le livre serait bien celle du portrait original.
Cependant la photo n'aurait pas été prise au musée mais auprès du détenteur de l'œuvre.
Celui-ci l’aurait présenté à tort au père Gabriel Pelletier (auteur du livre) comme une copie de l’œuvre tout en indiquant que l’original est entreposé au musée de Pontarlier.
Croyant sur parole son fidèle paroissien, le père Pelletier photographie donc la soi-disant copie en indiquant dans son livre que l'original se trouve au Musée de Pontarlier.
Le détenteur aurait menti par crainte d'être accusé d'usurpation et probablement aussi à fin d'éviter une hypothétique demande de restitution à la famille.
Ce scénario émerge après avoir constaté que certaines peintures et du mobilier ancien d’origine subsistent toujours à Evans (transférés du château d'Evans à sa dépendance, juste avant la démolition du château vétuste).
L'autre élément est la bien curieuse rumeur à Evans de l’existence d’une copie sans autres précisions (évoquée lors de l’enquête sur place).
​
Il n'existe pas de preuve de l'identité du détenteur de l'œuvre et toute désignation serait à ce stade non fondée.
Penser cependant que:le portrait se trouvait toujours il y a encore peu de temps au village d'Evans ou dans un rayon de 15 km autour d’Evans s'avère probablement pertinent..
Afin de clore cette enquête, une copie du portrait d’après la photo noire et blanc du père Pelletier est réalisée en 2024 par la portraitiste Laurence Menez. Ce portrait a depuis trouvé sa place dans la galerie des Reumont de Poligny.
Photo en noir et blanc de 1987
Reproduction picturale de 2024