Château de Grimont
(est. 850 - 1643)
Poligny - Jura
Le château fort de Grimont aurait été fondé au IXème siècle par l'ancêtre des Poligny, le comte Girart de Roussillon (819 - 877).
Le puissant château fort de Poligny et son donjon sont parmi les premiers construits à cette époque en hauteur, à flanc de falaise. Etabli sur le mont Grimont, il occupe une surface d'environ 3 hectares, entourée d’un rempart fortifié de 800 m.
Ce château fort avec sa puissante défense géologique naturelle, est considéré comme l'un des plus sûrs de la région.
Les ducs de Bourgogne y mettent à l’abri leurs chartes, sceaux, bannières, trésors, confiés au trésorier des chartes (le trésor est transféré au château de Dole en 1561, à la suite d’un incendie).
Parmi la longue lignée des Poligny, plusieurs ont assurés la capitainerie du château de Grimont;
- Eudes à partir de 1261
- son fils Odon (ce dernier ayant élevé dans sa maison les enfants du Comte Hugues de Bourgogne et de la comtesse Alix)
- Jean I jusqu'en en 1299
- 0det II qui lui succède à partir de 1300
- Jean II en 1412.
Durant la guerre franco-espagnole (1635-1659), le roi Louis XIII et son premier ministre le cardinal de Richelieu chargent leur vassal, le duc Henri II d'Orléans-Longueville, de reconquérir le Comté en 1637, puis une nouvelle fois en 1638 (guerre de Dix Ans).
La forteresse de Poligny, soutenue par le duc Charles IV de Lorraine pour le compte de l'Espagne des Habsbourg, est reprise par les Français. La ville et la forteresse sont démantelées et la population résistante massacrée en 1643.
Il ne reste aujourd'hui que quelques ruines visibles à Poligny, à l'exception de la " Tour de la Sergenterie " qui a été restaurée (classée aux Monuments Historiques).
La chanson de Girart de Roussillon
(illustration Le livre de poche 1995)
Gravure du château de Grimont
Château de Grimont
(vue d'artiste)
Tour de la Sergenterie
Plan du Château de Grimont et remparts
Château d'Evans
( 1663 - 1776)
Evans - Jura
C'est au XVIIIème siècle un château de plaisance qui n'en garde pas moins un caractère défensif, avec meurtrières sous le toit et dans les murs des tourelles. Il faît l'objet d'une cession testamentaire de Jean - Claude de Poligny à François de Poligny d'Augéa, son cousin qui s'y installe.
Le fils de François, François Gabriel*, lui succède sur les terres d'Evans et y restaure le village et la chapelle entre 1730 et 1732.
Son fils unique Charles - Claude Ferdinand, chevalier de Saint Georges, fait entourer le château de superbes jardins dessinés sur des plans laissés par Le Nôtre.
De sa première union avec Anièze Bery il a un fils unique en 1752, Jean Baptiste Dominique qu'il légitime, puis de son mariage avec Marie Mignot de la Bévière il a quatre filles, l'une devint chanoinesse de Sainte Claire, les autres s'unissent aux familles de Frangier, d'Augicourt et Garnier de Vauban.
Au début des année 1770, Jean Baptiste désire rentrer dans les ordres et se retrouve un peu plus tard avec l'appui de son père attaché à la chapelle du château de Scey-sur-Saône.
A la mort de son père Charles Claude en 1776, la famille de ses demi-sœurs; les Mignot de la Brévière lui propose un arrangement qu'il accepte:
Elle s'engage à lui offrir une pension viagère en contre partie de son renoncement à l'héritage du château d'Evans et de la plupart des autres biens.
Jean Baptiste de Poligny quitte finalement les ordres et la Franche Comté.
Il entame une carrière militaire, se marie et a une descendance.
Le Château est donc livré à ses sœurs, ce qui attise la convoitise d'un prétendant aux terres d'Evans, un lointain cousin Charles Hilaire Flavien de Froissard qui l'obtint par Arrêt du parlement, en 1779 à la majorité d'une voix...
Le château et ses terres lui sont cependant finalement confisqués en 1799 et rendus aux sœurs du comte Jean-Baptiste.
Son neveu, Hugon sera le dernier héritier car faute d'entretien, le château ancestral tombe en ruine et est démoli en 1813 .
Une bâtisse subsiste néanmoins:
Appelée de nos jours "château d'Evans", il s'agit en réalité de la ferme du château (reconstruite en 1663) qui abrite de remarquables écuries.
Ce solide édifice rectangulaire est à l'origine flanqué de quatre tours carrées surmontées d'une flèche.
Il ne reste plus à ce jour qu'une seule tour.
*François - Gabriel de Poligny
(portrait 1685)
Chapelle seigneuriale
Retable début XVIIIe de la chapelle
Le nouveau "château d'Evans"; ferme du château ancestral
Château de Gland
(vers 1795 - 1817)
St Maixme Hauterive - Eure-et-Loir
La carrière militaire du comte Jean Baptiste de Poligny l'éloigne définitivement de Franche-Comté.
Femme et enfants résident alors au château de Gland, non loin de la ville de Châteaudun.
Le château avait été probablement offert en dote par les Regnault, sa belle-famille.
Il relevait autrefois de l'abbaye de Saint-Vincent, toute proche.
Dans la seconde partie du XVIIe siècle, il était propriété de la famille du Boisdescourts, famille protestante alliée aux seigneurs de Favières.
Un plan non daté de la forêt de Châteauneuf, conservé aux Archives départementales, nous offre une vue naïve du château à cette époque. Le château avait alors donjon et colombier.
Vers 1700 un long bâtiment, encore visible, est bâti sur la gauche de la cour.
Rejoignant finalement sa famille à Gland en 1802, Jean-Bapiste de Poligny y décède quelques années plus tard, le 31 mai 1813.
Sa veuve Anne, s'effraye de rester seule avec ses quatre filles (Agnès, Louise, Lucile et Adèle) et prend alors la décision de vendre la propriété.
Elle est racheté en 1817 par un certain Louis Soyer, marchand de bois.
En 1886 un descendant de ce dernier, Jules Antoine Dubesset, maire de Saint-Maixme, fait rebâtir le château dans un style apparenté au château voisin de Saint-Vincent.
Le blason des Poligny
vestige du château ancestral
Agnès de Poligny
Plan du Château de Gland tel qu'il existait encore en 1817
Château de Gland
après rénovation de 1886
Hôtel Sainte Barbe
(1820 - 1899)
Le Mans - Maine
Au XVIe et XVIIe siècle, Sainte Barbe est un simple domaine viticole principalement propriété d'ecclésiastiques.
C'est un certain Jean-Jacques Briere, seigneur de Nouans, qui après avoir acquit ces terres aux enchères, initie l'édification d'un hôtel particulier aux allures de relais de chasse et dont la construction s'achève en 1746.
L' "Hôtel Sainte Barbe" est alors ainsi nommé. Le seigneur de Nouans y réside jusqu'en 1795.
Son neveu, Raymond Rameau, Maire de la ville du Mans pendant la Révolution française, en hérite et y réside jusqu'à sa mort vers 1819.
C'est à partir de cette date que les Tousch, belle-famille du Comte Louis Quentin de Poligny, fils unique d'Agnès de Poligny, en Hérite à son tour.
Louis et sa famille y élisent domicile jusqu'en 1899.
L'hôtel se situe dans un havre de verdure le long de la Sarthe que l'on aperçoit depuis les salons aux décors raffinés.
La propriété; c'est aussi un vaste domaine émaillé de fermes dont les rentes offrent toutes les ressources nécessaires au train de vie familial.
Louis Gustave Quentin de Poligny et sa femme Léonide n'auront que des filles, celles-ci sont au nombre de trois: Zoé l'ainée, Marie-Antoinette la cadette et Mathilde la benjamine.
Toutes trois grandiront à l’Hôtel Sainte Barbe.
Zoé épouse au Mans Adolphe Reumont, rentier de son état et transmet selon la tradition, en sa qualité de fille aînée, les titres et le nom à sa descendance.
Zoé désormais Reumont de Poligny est la dernière des filles à quitter Sainte Barbe (vers 1888).
Les enfants
de
Louis Gustave Quentin de Poligny
(1866)
*Louis Gustave Quentin de Poligny
Hôtel Sainte Barbe
Salon bleu
Flèche de l'Hôtel Sainte Barbe
Villa Zoé
(1890 - 1944)
Nice - Alpes Maritimes
La villa est acheté en 1890 par Adolphe Reumont de Poligny à la famille de Bourbon Busset . Il la renomme "Villa Zoé" en l'honneur de sa bien aimée. La villa avait été construite 10 ans plus tôt au moment même ou le quartier de Cimiez à Nice devient carrossable. Cette bâtisse émaillée d'éléments de style palladien présente des caractéristiques architecturales reprisent plus tard pour la constructions des fameuses villas KYRILOS et EPHRUSI sur la Côte d'Azur.
La villa Zoé abrite plus d'une dizaine de domestiques et aussi un abbé, le père Soze qui assure les offices à la famille Reumont de Poligny dans la chapelle consacrée.
La propriété s'étend sur plusieurs hectares dont la parcelle la plus importante est surnommée le Piol. Selon une légende, cette terre aurait recelé le trésor que l'Impératrice romaine Fausta aurait fait enterrer lors des attaques des lombards au IVème siècle après JC. C'est un véritable Eden baigné de soleil où les oliviers et de nombreuses essences méditerranéenne s'épanouissent bien à l'abri du monde extérieur.
La villa Zoé voit naître et grandir le fils unique de la famille, François-Xavier Reumont de Poligny.
Pendant la 2ème guerre mondiale les allemands occupent Nice en septembre 1943. Compte tenu de sa position sur les hauteurs de Nice, la villa Zoé présente un point d'observation idéal. La Wermarth l'occupe sans attendre, y édifie une batterie anti-aérienne et des abris. Avec le débarquement des troupes alliées, c'est la fuite, les allemands dynamitent la villa ainsi que ses dépendances en août 1944.
Le comte François-Xavier Reumont de Poligny touche à ce titre des dommages de guerre, construit une nouvelle villa "La Piolette" sur le terrain du Piol et vend dans les années 50 le reste de la propriété à des promoteurs immobiliers.
Son fils unique Jean-Loïc vend la Piolette en 1976.
Il faut attendre 2006 pour que des descendants reviennent s'établir à Nice .
Zoé Reumont de Poligny
Le Piol
Mobilier villa Zoé
Vaisselle villa Zoé
Villa Zoé
Villa Matama
(1940 - 1981)
Cannes - Alpes Maritimes
"Matama" un bien curieux nom pour cette villa "art déco" acquise à la veille de la guerre par le colonel Charles Pétrequin, Chatelain de Beauregard (Villefranche-sur- Saône), Chevalier de la légion d'honneur et futur beau-père de Jean-Loïc Reumont de Poligny.
Le nom est venu d'une plaisanterie entre Charles et sa femme à propos de l'appartenance de la maison; "c'est ma villa, ta villa, ma villa..."
La villa, située dans le quartier de la Petite Californie à Cannes, ne connut pas de dommages pendant la guerre mais une tranchée est creusée dans le parc comme abris.
C'est depuis la Villa Matama que Charles Pétrequin organise la Résistance contre l’occupant allemand.
Combattant des forces de l'intérieur, il devient à la libération Commandant de la place de Cannes, puis un des Commandants de l'Armée des Alpes.
Un troisième étage et un toit sont rajoutés à la fin des années 50.
Charles Pétrequin décède en 1962.
Le mariage de sa fille unique avec le comte Reumont de Poligny, la naissance d'Hervé leur premier enfant puis de leur fille Nadège font de la villa la résidence d'été de la famille.
La villa d'une superficie de près de 750 m2 sera vendue en 1982 puis divisée en appartements créant ainsi une nouvelle copropriété.
Salon
Villa Matama en 1940
Villa Matama en 1960
Les Reumont de Poligny en 1973